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Rénovation énergétique et modernisation : La Marlagne s’apprête à faire peau neuve

Financé par l’Union européenne – NextGenerationEU

Financé par l’Union européenne – NextGenerationEU

Le Centre culturel Marcel Hicter entame une transformation majeure conjuguant performances énergétiques et conservation du patrimoine. Ce projet est le premier d’une série de rénovations du patrimoine immobilier culturel en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le Centre culturel Marcel Hicter, aussi connu sous le nom de « La Marlagne », est un centre de rencontres et d’hébergement. Il a pour vocation de favoriser et aider toutes les initiatives visant à promouvoir la culture dans toutes ses composantes (artistique, citoyenne, d’éducation permanente…). Ce lieu culturel emblématique nous dévoile son histoire et se réinvente pour un avenir plus vert.

Construit entre 1971 et 1987 par l'architecte Charles Burton, le site de la Marlagne s’étend sur un vaste parc de 15 hectares. On y retrouve notamment un théâtre pouvant accueillir jusqu’à 450 spectateurs, 12 salles de réunion et de conférence, une salle de danse, un restaurant de 500 places, des logements (200 lits) et un parking (environ 135 places).  

Le bâtiment principal du site, soit 15.570 m² bruts, présente deux ailes principales. L’aile « du restaurant » comprend aussi la cuisine, des ateliers, des vestiaires, une conciergerie, ainsi que des espaces administratifs et techniques. « L’aile du théâtre » regroupe quant à elle, la salle de théâtre naturellement, ainsi qu’une salle de danse, des loges pour artistes, des ateliers, des foyers, des logements et des espaces techniques. 

Construction d’un dialogue entre conservation patrimoniale et performances énergétiques  

La Marlagne est un géant dans un écrin de verdure, fruit d'une époque où les préoccupations environnementales n'étaient encore qu'un murmure. Cette construction titanesque, qui conserve des perles architecturales et scénographiques, a toutefois déjà bien vécu. Il est aujourd'hui bien difficile d'en hériter tant aux regards des pratiques du théâtre qu'au regard des exigences énergétiques contemporaines. Un élan de modernité s’impose.  

C’est dans ce contexte que, fin 2019, la Direction des Infrastructures culturelles et des Hôpitaux académiques (DICHA), en collaboration avec la Cellule architecture, lance un premier marché pour la désignation d’un auteur de projet en vue de l’étude et du suivi de l’exécution de travaux de rénovation et d’aménagement du Centre culturel. Plus précisément, le projet doit porter sur la rénovation prioritaire du théâtre (réaménagement de la salle, aménagement d’un bar, accessibilité PMR) ; la mise aux normes d’une partie du bâtiment ; la réalisation d’un audit énergétique et le réaménagement paysager des abords. Le budget des travaux est alors estimé à 2.190.000 EUR HTVA. 

Fin 2020, l’ambitieux projet de l’association momentanée des bureaux Label architecture et ArtScéno séduit. Jouant de simplicité et d'efficacité, leur réflexion favorise les dispositifs précis et ponctuels, en accord avec l'identité et l’histoire du Centre culturel. La subtilité des interventions proposées assouplit la mécanique fonctionnelle de la Marlagne pour répondre aux usages actuels, tout en respectant le patrimoine architectural du lieu.  

La proposition des bureaux Label architecture et ArtScéno laisse aussi place à la réflexion artistique grâce à l’intégration d’une œuvre d’art. Réalisée par le duo d’artistes Deborah Levy et Antoine Wang, cette œuvre prendra la forme d’une balade sonore. 

Le bureau Energ-Ir, sous-traitant de l’association momentanée Label architecture et ArtScéno, se charge de l'établissement de l’audit énergétique en vue de cibler les interventions prioritaires. Soucieuse de l’environnement, la Direction Générale des Infrastructures (DGI) souhaite en effet améliorer les performances énergétiques du bâtiment sur le long terme, y mais ne dispose alors pas des fonds nécessaires. 

Presque simultanément, et dans une optique d’amélioration des performances énergétiques, la Cellule Énergie (CELEN) coordonne un vaste projet de réduction de la consommation électrique des infrastructures de la FW-B. En 2020, de nombreux panneaux photovoltaïques sont alors installés en Communauté française, dont certains sur les hauteurs de Wépion (Namur), à la Marlagne. 

Les travaux démarrent donc en janvier 2021. Le projet se déroule en étroite et harmonieuse collaboration avec la Direction et la régie de la Marlagne, acteurs sur le site. 

Des moyens supplémentaires pour la rénovation énergétique 

Le projet de la Marlagne est le premier d’une série de rénovations du patrimoine immobilier culturel en Fédération Wallonie-Bruxelles. Des rénovations rendues possibles, notamment, grâce au soutien de l’Europe.  

En effet, le Conseil de l’Europe adoptait fin 2020 le Plan de Relance et de Résilience européen (PRR). D’ici 2026, 750 milliards d’euros seront déployés afin de contribuer à la relance de l’Europe de l’après-COVID-19, notamment au travers d’un soutien à la transition énergétique et numérique. L’enveloppe belge s’élève à 5,925 milliards d’euros, dont 495 millions sont destinés à la Fédération Wallonie-Bruxelles.  

La FW-B soumet alors divers projets « économiseurs d’énergie », tant pour des subventions aux provinces et communes, que pour les sites dont elle est propriétaire. Parmi ces dernières propositions figure la rénovation de La Marlagne. Début 2022, le projet est retenu. Près de 8 millions d’euros de financements supplémentaires ouvrent alors le champ des possibles pour la mise en œuvre des travaux de rénovation énergétique. 

D’une part, le marché attribué en 2020 à l’association momentanée Label architecture et ArtScéno adopte alors une visée plus large : il inclut des travaux de rénovation énergétique portant sur l’aile du théâtre, ainsi que la rénovation et l’isolation de la toiture de l'aile du réfectoire. 

D’autre part, la DICHA, en collaboration avec la Cellule architecture, lance un second marché en vue de désigner un auteur de projet pour l'étude et le suivi de l'exécution des travaux de rénovation énergétique restant à effectuer sur le bâtiment, selon l’audit énergétique réalisé en 2021. Concrètement, il s’agit de l’isolation de l’enveloppe de l'aile du restaurant (hors toiture précitée) ; la rénovation globale des techniques spéciales et le développement des sources d’énergie renouvelable. 

L’objectif global de performance du PRR est d’atteindre une économie d’énergie primaire de minimum 30% sur l’ensemble du bâtiment. Le défi est donc de taille. Tant au niveau des performances à atteindre qu’au niveau de la nécessaire intégration de ces travaux au patrimoine bâti de La Marlagne. S’ajoutent à cela des délais serrés ; tous les travaux financés dans le cadre du PRR devant être réceptionnés pour le 30 juin 2026 au plus tard. 

À travers ces rénovations, la Marlagne se prépare à un avenir plus vert, tout en préservant son riche patrimoine culturel. Cette transformation sera le résultat d'un engagement exceptionnel de la Fédération Wallonie-Bruxelles et d’un soutien sans précédent de l’Europe. La Marlagne espère ainsi devenir un exemple de durabilité pour l’ensemble des lieux accueillant du public.